La III^ème séance de la Conférence des Présidents des parlements de l’Union européenne au Seimas a été consacrée à la coopération interparlementaire avec les pays du Partenariat oriental et à l’initiative de Mme Loreta Graužinienė, Présidente du parlement de la République de Lituanie, une minute de silence a été observée en mémoire des victimes qui avaient péri sur la place Maïdan à Kiev.

 La réunion a commencé par une allocution vidéo, depuis Kiev, de M. Oleksandr Turchynov, Président de la Rada Suprême d’Ukraine et Président par intérim de l’Ukraine. M. Turchynov a fait remarquer que la signature du volet politique de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne le 21 mars 2014 avait marqué un tournant historique dans les relations entre l’Ukraine et l’Union européenne et a ajouté que cet accord avait formellement entériné le choix fait par le peuple ukrainien en faveur des valeurs européennes : « Nous devons reconstruire encore une fois les fondements d’un pays indépendant et démocratique, rétablir les forces armées qui soient prêtes à combattre, transformer l’économie de clan en économie du marché démocratique, lutter contre la corruption qui ronge l’appareil de l’État, établir des garanties constitutionnelles et juridiques pour que le pays ne revienne jamais à l’époque de la dictature ».

M. Turchynov a exprimé sa gratitude à tous les États membres de l’UE pour leur soutien ferme à l’Ukraine mais a reconnu que « après la victoire, l’Ukraine est confrontée à un nouveau défi », à savoir l’agression de la Russie voisine.

« Aujourd’hui, en Crimée, la Russie utilise la force pour « convertir » les Ukrainiens en citoyens de la Fédération de Russie, intimide les dissidents et persécute les militants des minorités nationales », a déclaré M. Turchynov. Il a tout de suite souligné que l’Ukraine ne reconnaîtrait jamais l’annexion de la Crimée.

Le Président de la Rada Suprême d’Ukraine a attiré l’attention sur la probabilité que la Russie préparait une nouvelle attaque : « Les forces armées de la Fédération de Russie manœuvrent ouvertement près de la frontière avec l’Ukraine. La pression politique, la guerre économique et celle de l’information contre la nouvelle direction de l’Ukraine ont pris tous les signes extérieurs de la politique de l’État russe. Dans de telles conditions, nous estimons qu’il est fort probable que la Fédération de Russie prépare une invasion militaire à grande échelle en Ukraine. »

 

 

 Dans son discours, M. Graužinienė, Présidente du Seimas, a condamné l’agression de la Fédération de Russie par les mots suivants : « Aujourd’hui, au XXI^ème siècle, l’agression et la violence sont de nouveau la réalité en Europe, et l’ombre de la guerre plane dans notre voisinage. Nous estimons que les actions de la Fédération de Russie en Crimée violent la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et représentent une menace pour le développement paisible et démocratique de la région et une menace pour la sécurité et la stabilité de l’Europe ».

La Présidente du Seimas a invité les États membres de l’UE et toute la communauté internationale à unir leurs efforts en vue d’apporter à l’Ukraine, la Géorgie et la Moldova tout le soutien politique et économique nécessaire sur leur chemin vers l’Union européenne. « Pour ceux qui disent que les actions de la Russie, c’est sa réaction à la politique du Partenariat oriental de l’UE, nous répondons : cette politique doit être renforcée, nous devons permettre à nos voisins de choisir librement la direction de l’intégration économique, politique et celle des valeurs ».

En passant la parole à Mme Solvita Āboltiņa, Présidente de la Saeima de la République de Lettonie, Mme Graužinienė s’est félicitée du fait que la Lettonie voisine avait placé le Partenariat oriental parmi ses priorités de la présidence du Conseil de l’UE.

Selon Mme Āboltiņa, l’Europe n’a pas besoin d’une nouvelle guerre froide, elle n’a pas besoin de construire de murs, toutefois, nous ne pouvons pas être imprudents. « La révision par la Russie du droit international et de la sécurité demande une réponse. Il est tout à fait inacceptable d’utiliser le pouvoir diplomatique doux ; nous dépendons trop des approvisionnements en énergie, qui sont souvent utilisés à des fins d’influence politique. Ainsi, par exemple, la Moldavie a été prise en otage en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique de la Russie ; la Russie a aussi interdit de manière douteuse et arbitraire les importations de vins moldaves et géorgiens et de produits laitiers lituaniens. »

Mme Āboltiņa a aussi souligné que la Lettonie était pour le renforcement des relations entre l’UE et les pays du Partenariat oriental, dans le respect des particularités de chaque pays. « Nous devons reconnaître le fait que dans chaque pays du Partenariat oriental la situation politique peut être différente. C’est pourquoi des approches différenciées doivent être adoptées, tout en respectant nos valeurs communes ».

La Présidente du parlement letton a également fait remarquer qu’à ce moment-là, l’un des pas les plus importants à franchir était la signature de l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine et qu’il était aussi important d’adopter une démarche volontariste en ce qui concerne les accords d’association avec la Géorgie et la Moldavie.

 

La Conférence des Présidents des parlements de l’Union européenne sera directement diffusée sur la chaîne nationale « LRT Kultūra », sur la télévision du Seimas « Seimas tiesiogiai », sur le site Internet du Seimas et sur le site Internet de la dimension parlementaire de la présidence lituanienne du Conseil de l’UE.

 

 

Saulė Eglė Trembo

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