Les membres du Bureau du Seimas, les dirigeants des groupes politiques, les présidents et les vice-présidents des commissions parlementaires se sont entretenus au Seimas avec la délégation de la Conférence des présidents du Parlement européen, dirigée par son Président Martin Schulz.

La réunion a été consacrée au débat sur les priorités de la présidence lituanienne du Conseil de l’Union européenne, la coopération interparlementaire, les questions politiques clés liées au cadre financier pluriannuel 2014-2020 et à la politique énergétique de l’UE.

Petras Auštrevicius, vice-président du Seimas en charge des événements de la dimension parlementaire de la présidence lituanienne, a présenté le programme des réunions. « La présidence débutera par une séance solennelle, le 4 juillet 2013. De hautes personnalités sont attendues au Seimas à cette occasion. La séance solennelle sera un moment mémorable pour nos collègues croates, étant donné que ce sera une première réunion européenne d’une telle envergure où la Croatie aura participé en tant que membre à part entière de l’UE. Nous les en félicitons à l’avance », a déclaré le vice-président. Il a rappelé que neuf réunions parlementaires étaient prévues au Seimas dans la deuxième moitié de l’année. M. Auštrevičius a souhaité que la dimension parlementaire gagne en importance durant la présidence lituanienne et que le débat européen profite non seulement à la Lituanie mais aussi aux pays voisins qui suivent de près les affaires de l’Union. Selon lui, la Lituanie est prête à assumer la présidence grâce à un travail préparatoire sérieux, en vue d’apporter une valeur ajoutée à l’ensemble de l’Europe.

M. Gediminas Kirkilas, vice-président du Seimas et président de la commission des Affaires européennes, a souligné la nécessité d’adopter rapidement le budget de l’UE pour la période 2014-2020, dans le respect des exigences du Parlement européen. Il a également noté que la sécurité énergétique de l’UE devrait figurer parmi les priorités de l’agenda politique de l’UE : « Aujourd’hui l’Union européenne a besoin des réponses concrètes : comment entamer un nouvel exercice comptable, comment gérer les finances des sept années à venir, c.à.d. comment planifier les travaux afin d’assurer une croissance intelligente, durable et inclusive de l’UE ». G. Kirkilas a mis en exergue l’importance de la sécurité énergétique, une des priorités de la présidence lituanienne du Conseil de l’UE, en vue de créer le marché intérieur de l’énergie de l’UE d’ici 2014, de consolider les infrastructures énergétiques et d’intégrer le dispositif électrique, de mettre en œuvre la politique extérieure commune de l’UE en matière d’énergie, de diversifier les sources énergétiques, de faire disparaître les îlots énergétiques et d’assurer des prix de l’énergie favorables aux consommateurs.

M. Benediktas Juodka, président de la commission des Affaires étrangères du Seimas, a souligné une autre priorité de la présidence lituanienne, à savoir le Partenariat oriental et l’importance du sommet du Partenariat oriental à Vilnius. Parmi les objectifs du sommet, la signature de l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine.

M. Joseph Daul, président du groupe du Parti populaire européen (démocrates-chrétiens), a souligné la nécessité de s’entendre sur le financement de l’UE pour les sept années à venir, avec une révision de fond à mi-parcours. « Nous avons posé les conditions, nous travaillons dans le sens et nous allons vous aider pour trouver une solution. Nous ne remettons pas en cause ce que les ministres, les chefs d’État ont décidé. <...> Nous allons tout faire pour aboutir <...> mais pas dans n’importe quelles conditions. Je pense que nous avons la chance d’avoir une majorité dans ce parlement avec les groupes démocratiques qui nous suivent sur ce dossier » a déclaré M. Daul.

Enrique Guerrero Salom, vice-président du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen, a estimé que la coopération entre le Parlement européen et les parlements nationaux représentait le moyen le plus approprié pour agir ensemble. En ce qui concerne les questions énergétiques, l’homme politique a insisté sur la nécessité de lutter contre l’inégalité financière dans l’Union européenne. « Une des raisons qui explique l’inégalité financière dans l’UE est le fait que certains États membres paient leur énergie beaucoup plus cher et ces pays-là sont moins compétitifs et ne sont pas sur le même pied que les autres. Je veux insister sur cette solidarité indispensable dont doit faire preuve l’Europe pour résoudre ce défi, qu’il s’agisse d’un problème énergétique ou financier. La Lituanie n’est pas dans la zone euro mais je pense que tout ce qui la concerne, affecte aussi les autres pays de l’Union », a déclaré le vice-président du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates.

 

En ce qui concerne la question de l’énergie, Jill Evans, vice-présidente du groupe des Verts/Alliance libre européenne, a souligné la nécessité de développer des sources d’énergie renouvelables et d’augmenter l’efficacité énergétique. Pour elle, ces questions doivent représenter une priorité. « Les énergies renouvelables pourraient générer près de 3 millions de nouveaux emplois d’ici à 2020. Nous pensons donc qu’il faut accorder à cet élément une priorité bien plus importante. Nous devons lutter contre le chômage des jeunes et je pense que la garantie pour les jeunes pourrait vraiment faire la différence », a déclaré la femme politique.

Martin Callanan, président du groupe des Conservateurs et Réformistes européens, a souligné que la position de son groupe sur le budget et sur le cadre financier pluriannuel était différente de celle de la majorité au Parlement européen. « Nous pensons qu’il faut réduire les dépenses. Nous pensons qu’en cette époque d’austérité en Europe <...> cela n’a pas de sens de demander encore plus d’argent à nos contribuables pour l’Europe. Nous savons qu’il y a beaucoup de gaspillage dans le budget européen et il faudrait peut-être d’abord réduire ces gaspillages avant de nouveau demander de l’argent aux contribuables de l’UE », a remarqué M. Callanan. Il a soutenu la position de ses collègues sur la nécessité de trouver une solution à la question énergétique.

Selon Rolandas Paksas, vice-président du groupe de l’Europe de la liberté et de la démocratie, la présidence lituanienne se distinguera des autres présidences, compte tenu des élections au Parlement européen l’année prochaine. L’eurodéputé lituanien a exprimé aux parlementaires ses veux de succès et d’entente. Il a également souhaité que les priorités de la présidence lituanienne s’inscrivent dans la durée, soient un élan pour des changements dans l’Union européenne dont la Lituanie serait fière.

Gabriele Zimmer, présidente du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne – Gauche verte nordique, a déclaré qu’il était nécessaire d’assurer le financement du Fonds social européen pour lutter plus efficacement contre l’exclusion sociale, la pauvreté et le chômage des jeunes. « Nous devons envoyer un message clair sur la nécessité de renforcer la dimension sociale et la solidarité entre les États membres de l’UE, parce que si les positions des grandes puissances emportent sur celles des petits États membres, l’Union européenne n’aura plus d’avenir », a-t-elle noté.

Francisco Sosa Wagner, représentant les députés non-inscrits, a rappelé que l’Europe était un espace de solidarité et de liberté : « Il est nécessaire de le préserver et de le perfectionner. L’Europe est un espace de droit. Ceux qui ont connu les régimes des dictatures, moi en Espagne et vous ici, savent très bien le réconfort qu’apporte le droit ».